Machine Vision: Images, Pouvoir, Algorithmes

Machine Vision: Images, Pouvoir, Algorithmes

17 January 2019

Le Bal, Paris, France | Website

Dans la continuité des cycles « Marx en scéne » en 2016 et « Matérialismes MATÉRIALISMES à l’oeuvre » en 2017, « Humain/Non-humain » en 2018, Le Bal, L’école Normale Supérieure (ENS) er L’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 S’associent pour un nouveau cycle de débats-projections.

Celui-ci se propose d’explorer la manière dont artistes, photographes et cinéastes ont abordé ces dernières années une nouvelle génération d’images dont les modalités de production, élaboration et circulation sont essentiellement d’ordre technique et machinique.

Il s’agira de prendre en considération d’une part ces nouveaux types d’images produites par un regard non-humain (drones, caméras thermiques, nouvelles caméras de surveillance douées de systèmes de reconnaissance faciale), et d’autre part des images produites par et pour des machines, sans que le regard humain soit nécessairement convoqué (des images opératoires, comme les qualifiait le cinéaste Harun Farocki), ou encore des images réalisées, vues et partagées par des humains, mais dont la vie se déroule pour la plupart du temps dans l’espace invisible des réseaux qui régissent le flux et le traitement algorithmique des données que nous introduisons chaque jour sur internet.

De ces images machiniques et des modes de vision dont elles procèdent, on analysera les conditions de possibilité technique ainsi que les effets sur le plan du contrôle, de la surveillance, du traitement de données et de la création de réseaux. L’enjeu sera d’établir si et en quoi ce nouveau phénomène de « machine vision » nous oblige à revoir les coordonnées fondamentales d’une théorie des images et de la culture visuelle qui a été jusqu’ici centrée sur le regard humain.

Chaque séance s’articulera autour de projections et d’interventions d’artistes, photographes et cinéastes, de théoriciens de l’art, du cinéma, des médias et de la culture visuelle.

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MANNEQUINS GÉNÉRIQUES

De l’analyse des risques à l’architecture, de la biométrie aux jeux vidéo, algorithmes, infographie et simulations 3D sont utilisés de manière omniprésente dans la vie quotidienne. S’ils répondent aux besoins d’un système spéculatif fondé sur le calcul du risque et sur le contrôle préventif, ils peuvent aussi être présentés comme des outils ludiques toujours plus adaptés à nos désirs et émotions ou perçus comme autant de menaces d’intrusion dans la sphère privée. Zach Blas, artiste, et Laliy Melamed, commissaire d’exposition, explorent les environnements artificiels ainsi que les corps créés à travers un amalgame d’outils mécaniques et organiques : modèles informatisés, analyses biométriques, manipulations moléculaires et transformations de génome. Ces derniers modélisent nos vies et notre travail, mêlant contrôle et plaisir, exploitation et fantaisie, sécurité et incertitude.

Avec
Chercheuse associée à la Goethe Universität de Frankfort, Laliv Melamed est commissaire d’expositions spécialisée dans les domaines du cinéma et des médias. Elle travaille sur les médias émergents et s’intéresse particulièrement aux aspects sécuritaires et militaires et aux images opérationnelles. Elle est en charge de la programmation du festival de film DocAviv.

Artiste, cinéaste, écrivain, Zach Blas est chercheur Departement of Visual Cultures, Goldsmiths London University. Il est l’un des lauréats du prix Creative Capital de 2016 dans la catégorie Emerging Fields et Arts and Humanities Research Council Leadership Fellow.